Oser dire non, cela s’apprend !
« Je ne sais pas dire non » est un constat qu’on entend régulièrement. Certains reconnaissent avoir cette attitude dans tous les domaines de leur vie, et d’autres dans un domaine donné. Les conséquences qui sont exprimées sont diverses, et toutes dérangeantes. Contrariété d’être embarqué dans une voie non choisie. Frustration de n’avoir pas eu le courage, l’aplomb ou l’à-propos de dire ce qu’on voulait ou ne voulait pas. Colère contre soi pour n’avoir pas pu ou su s’affirmer, colère contre l’autre avec l’impression d’avoir été manipulé, ou exploité. Sentiment de dévalorisation de soi, culpabilité, agressivité, etc.
Bref, on le paye d’une manière ou d’une autre, car dire « oui » à l’autre, c’est parfois dire « non » à soi-même : ne pas oser déplaire présente un « coût psychique ». Pour autant, ce n’est pas irrémédiable. On peut réfléchir et comprendre le pourquoi de cette attitude, et apprendre de nouvelles attitudes plus affirmées et donc plus valorisantes. Je propose donc de travailler cette difficulté en atelier.
La première étape est d’analyser les situations devant lesquelles on se trouve en difficulté de façon récurrente. Est-ce face à certaines personnes, et là quel est le lien ? Est-ce dans certaines situations, et là qu’est-ce qui se joue ou se rejoue ? Est-ce plus dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle ? Quelles émotions nous envahissent au moment de dire non/oui ? … Arrive-t-il qu’on utilise une stratégie d’évitement : mensonge, fausse excuse, ou autre ?
Y aurait-il un bénéfice secondaire à cette attitude ? Quels besoins ou quelles peurs se cachent derrière cette propension à satisfaire la demande de l’autre : besoin d’être reconnu ou besoin de faire plaisir, peur de faire de la peine, peur du conflit, peur de la critique, et beaucoup d’autres raisons encore.
Peut-on découvrir d’où cela nous vient ? De l’éducation reçue ? D’échecs ou d’expériences négatives ? Y aurait-il une difficulté à discerner les enjeux d’une situation ? Une difficulté à trouver sa place ? Y aurait-il manipulation de l’autre, un abus de pouvoir ? ..
Savoir dire non nécessite d’avoir assez d’estime de soi pour entendre et respecter ses propres besoins. Cela exige de développer certaines qualités ou aptitudes, comme le courage, le discernement, la confiance en soi, une certaine maîtrise de ses émotions, l’art d’une bonne communication.
Tout cela ne s’apprend pas en un claquement de doigts ! D’abord, un travail d’introspection permettra de mieux se comprendre : quelle valeur accorde-t-on à soi-même, prise de conscience des émotions qui nous bousculent face à certaines sollicitations, réflexion sur les enjeux et conséquences du « non » et du« oui » prononcés. Ensuite, un travail d’entrainement sur des situations réelles permettra la maîtrise de techniques de communication et l’apprentissage de nouveaux comportements plus en adéquation avec ce qu’on souhaite vivre.